Les invités d'honneur 2023

Deux expositions émailleront ce Festival, l’une sur le thème de Noël avec Florence Magnin. Et l’autre consacrée au célèbre héros Thorgal avec Fred Vignaux.

Florence Magnin

L’illustratrice Florence Magnin proposera pour Chaville en BD une exposition sur l’univers de Noël.

C’est la tête emplie de contes et de légendes qu'elle commence sa carrière dans l’illustration, très orientée science-fiction, pour différentes maisons d’édition.

Elle se lance dans la miniature et réalise des cartes pour des jeux de tarot, des jeux de rôles, illustrant des coffrets, des plateaux de jeux… Son univers d’héroic-fantasy prend forme : celui des fantômes, des licornes, des farfadets et autres chimères évoluant dans un décor que Jules Verne n’aurait pas renié.

Forte de ces expériences, Florence se lance dans la bande dessinée en 1990 en compagnie du scénariste Rodolphe sur deux séries : L’Autre Monde et Mary la Noire. 10 ans plus tard, elle débute l’aventure en solo avec L’Héritage d’Émilie.

J’ai toujours aimé l’ambiance qui se dégageait de Noël et de l’imaginaire qui l’entourait. Mais cette expo est aussi l’occasion de replonger dans l’univers de L’Autre Monde, puisque le cycle 3 s’intitulait Le Pays de Noël.

 

 

L'interview de Florence Magnin

Qu’est-ce-qui vous a mené à faire de la bande dessinée ?

Ce sont mes travaux d’illustratrice qui m’ont conduit à la BD. J’évoluais déjà dans l’univers de l’heroic fantasy, où je réalisais des couvertures d’ouvrages et illustrais des jeux de rôle et jeux de carte ; je continue toujours aujourd’hui d’ailleurs. Et lors d’une exposition de certains de mes travaux, le dessinateur Julio Ribera – qui était en train de fonder la maison d’édition Le Vaisseau d’Argent – m’a proposé de créer une BD dans cet univers. C’est comme ça que nous avons donné naissance à L’Autre Monde, avec le scénariste Rodolphe. Le dernier tome du cycle 4 est sorti en 2021.

Et vous avez ensuite poursuivi toute seule avec L’héritage d’Émilie.

Exactement. Comme j’aime écrire, j’ai eu envie de scénariser, en plus du dessin. J’ai pu avoir une liberté totale sur cette série. D’ailleurs, l’intégrale de L’héritage d’Émilie sort justement en novembre, juste avant Chaville en BD. En 2014, j’ai aussi publié un roman graphique (Mascarade), épuisé aujourd'hui, qui m'a permis de trouver un style plus personnel. Et puis il y a eu le livre pour enfant Amandine et Caramel l’année dernière. Actuellement, je travaille sur un oracle du zodiaque, qui sortira l’année prochaine. J’ai aussi des projets de BD, mais pour cela je dois d’abord trouver un éditeur.

Pouvez-vous nous parler de votre exposition lors de Chaville en BD ?

Bien sûr. Cette exposition portera sur le thème de Noël. J’ai toujours aimé l’ambiance qui se dégageait de cette période de l’année et de l’imaginaire qui l’entourait. Mais c’est aussi et surtout l’occasion de replonger dans l’univers de L’Autre Monde, puisque le cycle 3 s’intitulait Le Pays de Noël

Fred Vignaux

Le dessinateur Fred Vignaux proposera pour Chaville en BD une exposition sur le thème de Thorgal.

Fred Vignaux est le dessinateur de Thorgal depuis le tome 37, ainsi que de deux tomes de Kriss de Valnor, série dérivée du monde de Thorgal.

Thorgal est un véritable monument de la BD franco-belge. Créée en 1977 par Jean Van Hamme au scénario et Grzegorz Rosiński au dessin, la série a connu un succès fulgurant.

Désireux de passer le flambeau à un nouveau dessinateur, Grzegorz Rosiński fait le choix de confier la série originelle, Thorgal, à une nouvelle équipe d’auteurs. Et c’est donc sur un scénario de Yann, avec des couleurs de Georges et un dessin de Fred Vignaux, que L’ermite de Skellingar, 37e tome de la série, paraît en novembre 2019.

 

 

L'interview de Fred Vignaux

Comment êtes-vous devenu le dessinateur de Thorgal ?

Cela s’est fait de manière un peu inattendue. J’étais en train d’emménager et je faisais des courses dans une grande enseigne de bricolage. Soudain, je reçois un appel d’un numéro belge que je ne connaissais pas. Je réponds et là on me propose de dessiner les deux derniers tomes des aventures de Kriss de Valnor, un personnage bien connu des lecteurs de Thorgal qui avait alors sa propre série. Plus tard, Grzegorz Rosiński, dessinateur historique de Thorgal, a souhaité passer le flambeau et m’a alors proposé de prendre la suite sur la série principale. J’ai évidemment accepté : c’est un grand honneur, mais c’est aussi une grande responsabilité de dessiner un personnage aussi légendaire.

Vous étiez déjà lecteur de la série donc ?

Bien sûr. La toute première fois que j’ai croisé la route de Thorgal, c’était au début des années 80 dans Le Journal de Tintin. C’étaient les dernières pages d’Allinoë. Le tome suivant était Les Archers, là où apparaît pour la première fois le personnage de Kriss de Valnor.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant Thorgal ? Qu’est-ce que vous a mené vers la BD ?

Je dessine depuis que je suis tout petit, j’ai toujours aimé raconter des histoires en images. Malgré des études scientifiques et un travail dans l’administration ensuite, c’était vraiment la BD qui m’attirait. J’ai fait la rencontre d’Éric Pailharey, aussi passionné que moi, et ensemble nous avons créée une première BD, L’Ombre des Anciens, avec Éric au scénario et moi au dessin. Malheureusement, l’éditeur a fait faillite, donc ce premier projet est resté inachevé. Cependant, avec Éric, nous avons décroché quelques contrats pour des BD de communication et de vulgarisation scientifique, notamment pour l’Agence Spatiale Européenne et le CERN. J’ai ensuite pu travailler sur plusieurs projets, dont les trois tomes de Time Twins, déjà aux Éditions du Lombard (ndlr : qui édite Thorgal), avant de reformer le duo avec Éric pour L’Appel des Légendes en 2011. Par la suite, j’ai pu travailler avec le scénariste Didier Convard, qui m’a beaucoup aidé pour faire évoluer mon style vers un dessin plus réaliste.

Aujourd’hui, pour Thorgal, vous travaillez avec Yann. Comment se déroule votre collaboration ?

Ça commence souvent lors d’un déjeuner à proximité de la Gare du Nord, par laquelle arrive Yann en provenance de la Belgique. Il a alors déjà fait germer plusieurs idées et nous en parlons pour faire éclore une première ébauche de scénario que nous soumettons à l’éditeur. Après l’écriture finale du scénario, je prends la main pour réaliser le storyboard, qui est aussi montré à l’éditeur. Puis, je réalise l’encrage et je procède à la mise au propre des planches de la BD. La dernière étape intervient avec Gaétan Georges, qui est notre coloriste.